avril 26, 2024

Selon le Giec, l’humanité dispose de trois ans pour réduire ses émissions de CO2

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Dans un contexte sensible de guerre en Ukraine exposant la dépendance des économies aux énergies fossiles, les experts climat de l’ONU (Giec) ont publié lundi leur éventail de scénarios pour limiter le réchauffement et ses impacts déjà dévastateurs. Selon les scientifiques, l’humanité n’a plus que trois ans pour agir pour conserver un monde « vivable ».

Les promesses « creuses » entrainent la planète vers un réchauffement désastreux de 3°C mais le monde a encore une chance d’éviter le pire : transformer radicalement l’économie et faire plafonner les émissions d’ici moins de trois ans, en commençant par se désintoxiquer des énergies fossiles.

Le troisième volet de la trilogie scientifique des experts climat de l’ONU (Giec) publié lundi ne laisse pas de place au doute: sans une réduction « rapide, radicale et le plus souvent immédiate » des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, ni même à +2°C.

Mais les États qui s’y sont pourtant engagés en signant l’accord de Paris ne sont pour l’instant pas à la hauteur de l’enjeu, alors qu’un réchauffement de +1,1°C rend d’ores et déjà « très vulnérable » la moitié de l’humanité, frappée par des canicules, sécheresses, tempêtes et inondations qui se multiplient.

« Certains gouvernements et responsables d’entreprises disent une chose et en font une autre. Pour le dire simplement, ils mentent », a d’ailleurs dénoncé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres en qualifiant « d’accablant » ce nouveau rapport du Giec sur les solutions pour limiter le réchauffement.

Selon le rapport, sans un renforcement des politiques actuelles, le monde se dirige vers un réchauffement de +3,2°C d’ici la fin du siècle, et même si les engagements pris par les gouvernements pour la conférence climat de l’ONU COP26 l’an dernier étaient tenus, le mercure monterait de +2,8°C, alors que chaque dixième de degré supplémentaire provoque son lot de nouvelles catastrophes climatiques.

Pour ne pas aller droit vers cet avenir de souffrance, il faudrait que les émissions atteignent leur pic avant 2025, dans seulement trois ans, et diminuent de près de la moitié d’ici 2030 par rapport à 2019, selon le Giec.

Dépendance aux énergies fossiles
« Nous sommes à un tournant. Nos décisions aujourd’hui peuvent assurer un avenir vivable », insiste le patron du Giec Hoesung Lee, assurant que ce nouveau rapport donne les « outils » pour le faire.

Ainsi, pour respecter +1,5°C, l’usage sans capture de carbone (technologie non mature à grande échelle) du charbon devrait être totalement stoppé et ceux du pétrole et du gaz réduits de 60 % et 70 %, respectivement, d’ici 2050 par rapport aux niveaux de 2019.

La « quasi-totalité de la production mondiale d’électricité devant provenir de sources zéro ou bas-carbone », insiste le Giec.

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