avril 24, 2024

Les vaccins contre le Covid-19 n’ont-ils aucun effet sur la transmission du virus, comme le soutient Eric Zemmour ?

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La circulation du variant Delta et la baisse de la production des anticorps plusieurs mois après un schéma vaccinal à deux doses ont affaibli la protection contre l’infection, mais celle-ci existe tout de même, et est fortement renforcée après une dose de rappel.

Eric Zemmour est-il favorable au principe du pass sanitaire ? Invité de l’émission « Elysée 2022 », jeudi 9 décembre sur France 2, le candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle a déclaré s’être forgé une conviction : « J’ai compris qu’en fait, cela ne servait à rien. » Pourquoi ? « Pour une raison simple : le vaccin [n’empêche] pas la transmission et la contagion, et [n’empêche] en vérité que les cas graves… A partir de ce moment-là, on peut être avec quelqu’un qui est vacciné ou non, ça ne change rien, on peut l’attraper quand même, donc le pass sanitaire ne sert à rien. »

A l’heure où la France généralise la campagne de rappel de la vaccination contre le Covid-19 à tous les majeurs, l’ancien journaliste n’est pas le seul à faire ce type d’affirmation. Avant lui, le député de La France insoumise François Ruffin assurait fin octobre, à l’Assemblée nationale, que « malgré la vaccination, [le virus] continuait à se transmettre ». Cet argument est-il recevable ? Franceinfo récapitule.

Commençons par un rappel : les vaccins actuellement administrés partout dans le monde ont été conçus pour neutraliser la souche originelle du Covid-19, identifiée à Wuhan, en Chine, fin 2019. Après une injection, le système immunitaire se met à produire des anticorps qui ciblent la spicule (ou protéine spike en anglais), qui joue un rôle de clé d’entrée pour le Sars-CoV-2. Si celle-ci est correctement neutralisée, le virus n’est pas en capacité d’infecter l’organisme. Conséquence logique : une personne qui n’a pas contracté le Covid-19 ne peut pas le transmettre.

S’ils n’ont jamais garanti une efficacité à 100% contre l’infection, les vaccins affichaient des résultats très encourageants en la matière au début de la campagne vaccinale. « Les vaccins à ARN messager, qui sont aujourd’hui les plus efficaces, apportent après la deuxième dose une protection de 90% contre les formes symptomatiques de la maladie, et de 80% contre les formes asymptomatiques », expliquait ainsi à franceinfo en avril dernier Anne-Claude Crémieux, professeure en maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Louis, à Paris.

Malgré un risque moindre une fois le premier schéma vaccinal à deux doses terminé, il reste donc possible de contracter la maladie. Mais il est pour autant inexact d’affirmer, comme le fait Eric Zemmour, que côtoyer une personne vaccinée ou non « ne change rien » à la probabilité d’être infecté à son tour. « Nous estimons que la contagiosité d’une personne infectée mais vaccinée est diminuée de 40% par rapport à une personne non vaccinée », soutenait fin octobre au Parisien Samuel Alizon, biologiste de l’évolution au CNRS à Montpellier. L’Institut Pasteur, de son côté, estime que les vaccinés infectés ont 50% moins de risques de transmettre le virus que les non-vaccinés.

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