mars 29, 2024

Deux bracelets de Marie-Antoinette seront mis aux enchères, pour la première fois, en novembre à Genève

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Estimés entre 2 et 4 millions de dollars, ces bracelets composés de 112 diamants avaient été commandés et portés au XVIIIe siècle par la reine de France Marie-Antoinette, qui les mit à l’abri pendant la Révolution.

Ils sont couverts chacun de trois rangées de diamants et peuvent, une fois assemblés, être portés en collier : deux bracelets ayant appartenu à la reine de France Marie-Antoinette vont pour la première fois être mis aux enchères publiques par Christie’s le 9 novembre à Genève. La maison d’enchères estime qu’il y a au total entre 140 et 150 carats de diamants sur les bracelets.

Estimés entre 2 et 4 millions de dolars (1,8 et 3,7 millions d’euros), les deux bijoux placés dans un délicat écrin bleu seront vendus dans un même lot. Ils pourraient toutefois pulvériser les estimations. En 2018, un pendentif en diamants ayant aussi appartenu à Marie-Antoinette, orné d’une perle naturelle d’une taille exceptionnelle, avait été adjugé par Sotheby’s à Genève 36 millions de dollars, alors qu’il avait été évalué entre 1 et 2 millions de dollars.

« Ces diamants sont extraordinaires non seulement par leur provenance mais aussi par ce avec quoi ils sont composés : 112 diamants de taille ancienne. Leur taille va à peu près de un carat pour les plus petits jusqu’à plus de quatre carats pour les gros diamants qui se trouvent au milieu », déclare à l’AFP Marie-Cécile Cisamolo, spécialiste en bijouterie chez Christie’s. « Il est très difficile de mesurer leur taille exacte parce que ce sont des diamants de taille ancienne, et à l’époque, les tailles étaient plus grossières » alors qu’aujourd’hui les diamants sont taillés au laser, poursuit Marie-Cécile Cisamolo, en soulignant le charme de ces anciens diamants, dont chaque pièce est unique.

Selon Christie’s, les bracelets ont été commandés auprès du bijoutier Charles Auguste Boehmer à Paris en 1776 par Marie-Antoinette, devenue reine de France deux ans plus tôt. Selon Marie-Cécile Cisamolo, « le prix total de ces bracelets à l’époque était de 250 000 livres, ce qui représente beaucoup d’argent pour l’époque. Ils ont été payés avec des pierres (précieuses) et grâce aussi à un acompte versé par le roi Louis XVI à la reine ». Vint ensuite la Révolution française. Si Marie-Antoinette fut guillotinée, ses bijoux survécurent. Avant de tenter de fuir la France avec Louis XVI et ses enfants, Marie-Antoinette avait envoyé ses bijoux à Bruxelles, d’où ils furent ensuite transmis à des proches en Autriche, la patrie d’origine de la reine.

Arrêtés à Varennes, Louis XVI et Marie-Antoinette ont été guillotinés en 1793 et leur fils Louis XVII est mort en captivité. Seule rescapée de la Révolution française, leur fille, Marie-Thérèse de France, a été libérée en 1795. A son arrivée à Vienne, l’empereur d’Autriche lui a remis les bijoux de sa mère, précieusement conservés. N’ayant pas d’enfant, Marie-Thérèse de France, surnommée « Madame Royale », a transmis à son tour les bracelets à sa nièce la Duchesse de Parme.

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